Cartographie à grande échelle de l’aléa sur des versants côtiers affectés par des glissements de terrain (Pays d’Auge, Calvados, France)

Candide LISSAK (1,2,3), Olivier MAQUAIRE (1,2,3), Jean-Philippe MALET(4), Robert DAVIDSON (1,2,3)

(1) Normandie Univ, France
(2) UNICAEN, LETG-Caen GEOPHEN, F-14032 Caen, France
(3) CNRS, UMR 6554, F-14032 Caen, France
(4) Institut de Physique du Globe de Strasbourg, CNRS UMR 7516, Ecole et Observatoire des Sciences de la Terre, EOST/Université de Strasbourg, 5 rue Descartes, F-67084 Strasbourg, France.

En Basse-Normandie (Nord-Ouest de la France), entre Trouville-sur-Mer et Honfleur, quatre glissements de terrain ‘actifs’ sont larges, profonds et affectent des formations marneuses, sableuses et crayeuses. Ils sont caractérisés par des déplacements annuels de faible amplitude (1-10 cm/an) mais peuvent connaître des accélérations brutales marquées par des décrochements de plusieurs mètres et le recul de l’escarpement principal vers l’amont. Ces glissements de terrain sont situés le long d’une zone côtière très touristique où la pression foncière est croissante. Par conséquent, notamment lors des accélérations majeures, de nombreux dégâts directs aux infrastructures (routes, bâtiments) et indirects sur l’activité économique ont été observés. Notre étude porte ainsi sur le zonage de l’aléa à l’échelle locale de glissements de terrain et sur l’extension potentielle de ces glissements basée sur une approche pluridisciplinaires et sur des données multi-sources. Tout d’abord, un diagnostic géomorphologique basé sur des méthodes complémentaires ont permis de fournir des informations directes, indirectes et spatiallement distribuées de la morphologie de surface et la structure interne. Les résultats ont mis en évidence la subdivision du glissement en plusieurs compartiments liés à l’existence de panneaux et blocs de craie imbriqués. Ensuite, l’évolution historique du glissement sur le long terme a été reconstituée pour définir l’évolution potentielle de l’escarpement principal. Ainsi, dans une approche prospective, et principalement basée sur des critères morphostructuraux, trois niveaux d’aléa ont été déterminés (élevé, moyen, faible) en tenant compte de deux scénarios de recul de l’escarpement principal.