Contrôle structural à grande échelle et dynamique temporelle de l’érosion du trait de côte rocheux de la région PACA (SE de la France)

J. Giuliano (1,2,3), T. Lebourg (1), V. Godard (2), T. Dewez (3), N. Marçot (3)

(1) UMR 7329, Géoazur, CNRS-UNSA-IRD-UPMC, 250 rue A. Einstein, 06560 Valbonne.
(2) UMR 7330, CEREGE, Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement, Europôle Méditerranéen de l’Arbois - Avenue Louis Philibert, BP 80, 13545 Aix en Provence cedex 04.
(3) BRGM, Direction des Risques et Préventions, 3 Avenue Claude Guillemin, 45060 Orléans la Source & Direction Régionale PACA, 117 avenue de Luminy, BP168, 13276 Marseille cedex 09.

A grande et moyenne échelle (1-100 km), la rugosité du trait de côte rocheux est le résultat de l’interaction des forçages externes (érosion subaérienne et marine) avec les propriétés intrinsèques de la roche. Parmi ces propriétés l’influence des discontinuités structurales est encore peu connue sur la transition terre-mer. La compréhension de la façon dont le grain structural interagit avec la morphologie côtière est fondamentale afin de caractériser les mécanismes d’érosion. A partir d’une comparaison régionale sur 750 km du linéaire côtier PACA (de Martigues à Menton), les orientations du trait de côte et des failles environnantes ont été analysées sur six unités litho-structurales distinctes. Les distributions des orientations révèlent un fort contrôle des failles sur la morphologie côtière à l’échelle régionale, avec un découpage indépendamment de la lithologie : à tendance-EW dans le domaine Provençal et multi-directionnel au niveau des chevauchements subalpins. Ce contrôle est plus faiblement exprimé au niveau du massif des Maures contenant pourtant un fort grain structural EW. Ce secteur montre une orientation particulière de la côte en fonction des plis de métamorphisme, à l’origine d’une érosion différentielle (variation latérale de faciès et structure de schistosité). Ainsi le degré de complexité de l’héritage structural semble contrôler spatialement la forme et la nature du retrait côtier à l’échelle régionale. Les premières estimations des taux de recul sont de l’ordre du mm/an pour l’échelle séculaire (comparaison de séries d’ortho-photographies 1924-1998), et plus localement du cm/an durant l’Holocène (datations en cours d’analyse sur des plateformes carbonatées contemporaines au cosmonucléide 36Cl). Cette érosion dix fois plus importante comprise entre 4013±875 et 2478±820 ans serait associée soit à un stade avancé de prédisposition à l’érosion de la roche en surface, ou à un forçage climatique plus important lors de la dernière transgression de la Méditerranée.