Evolution à long terme des falaises des ‘Vaches Noires’ et occurrence des glissements (Calvados, Basse-Normandie, France)

Olivier Maquaire (1,2,3), Patrick Afchain (1,2,3), Stéphane Costa (1,2,3), Candide Lissak (1,2,3), Mathieu Fressard (1,2,3), Pauline Letortu (1,2,3), Robert Davidson (1,2,3), Yannick Thiery (4)

(1) Normandie Univ, France
(2) UNICAEN, LETG-Caen GEOPHEN, F-14032 Caen, France
(3) CNRS, UMR 6554, F-14032 Caen, France
(4) EURO-ENGINEERING, Pau, France

Le long des 4.5 kilomètres entre Houlgate et Villers-sur-Mer (Calvados, Basse-Normandie), les falaises des "Vaches Noires" évoluent sous l’action de processus subaériens continentaux et marins. L’escarpement principal est armé par un calcaire de faible épaisseur reposant sur une épaisse série argilo-marneuse. Cet escarpement recule par glissements rotationnels. La partie aval de l’escarpement présente une morphologie chaotique affectée par des coulées boueuses s’écoulant entre des pinacles. Les objectifs de l’étude sont (1) à l’échelle globale, l’analyse de l’évolution historique et morphologique de ces versants, et (2) à l’échelle locale, l’étude d’un glissement de terrain survenu dans la première partie du XXème siècle. Pour analyser l’évolution historique et morphologique des versants, nous avons utilisé une méthode diachronique pour quantifier les déplacements et l’évolution de la position du trait de côte depuis 1759. L’analyse repose sur de nombreux documents historiques (archives) et sur des données géospatiales (cartes, levés cadastraux, photos aériennes (IGN) et levés GPS) pour lesquels les incertitudes et précisions ont été quantifiées. En fonction de la nature des matériaux, le taux d’érosion du pied de falaise varie de 10 à 15 cm par an, ce qui semble relativement faible à échelle humaine. Toutefois, en de nombreux endroits, l’action de la mer est équilibrée par les matériaux fournis par les coulées boueuses actives. La ligne du trait de côte est alors temporairement en progression durant le temps nécessaire pour que l’action de la mer enlève les matériaux boueux. À l’échelle locale, pour le glissement de terrain de l’Ermitage, des cartes morphodynamiques ont été réalisées à l’aide d’une tablette GPS afin de définir la morphologie de surface et de relever les indices d’activité estimée. Ces mesures ont été complétées par l’analyse des photos aériennes, afin d’identifier les dates d’apparition et les réactivations du glissement de terrain. La modélisation numérique permet de proposer un scénario d’évolution, la position de la surface de glissement probable et le poids respectif des différents facteurs déclenchants.