La vallée du rift est-africain face aux risques gravitaires : cas de Bujumbura (Burundi)

Léonidas Nibigira, Salah Draidia, Hans-Balder Havenith,

Université de Liège

La ville de Bujumbura est située sur la rive est du lac Tanganyika, un des lacs qui occupent la vallée du rift africain. Cette situation lui confère une topographie aux pentes abruptes, depuis les hautes montagnes qui forment la crête Congo-Nil et qui hébergent les sources des quatre rivières qui traversent la ville d’est en ouest.
En conséquence, les cours d’eau connaissent un caractère torrentiel, aggravé par les fortes pluies des périodes humides. Les aléas naturels dont les mouvements de masse y constituent un véritable défi humanitaire qui requiert une attention bien particulière. Des glissements de terrain causent fréquemment des pertes en vies humaines et la destruction des infrastructures tant publiques que privées. Les préjudices infligés à l’environnement sont incommensurables. Dans cette optique, cette étude a été entreprise, pour mener une analyse contextuelle des risques gravitaires. La méthodologie adoptée est basée sur une analyse multi-critères et multi-méthodes, pour tenir compte des paramètres liés à la topographie, aux caractéristiques des sols, à l’activité anthropique et aux conditions climatiques locales. C’est ainsi que l’usage de la télédétection, l’outil du système d’information géographique, appuyé par des observations directes et des mesures sur terrain s’est avéré indispensable. L’observation des images satelitaires et des photos aériennes (1957, 1958, 1981) a permis notamment d’identifier et de suivre l’évolution des glissements de terrain. Une analyse des paramètres cités ci-haut au niveau des glissements identifiés a permis d’établir leur influence relative sur les risques gravitaires et permettra d’extrapoler les résultats sur des zones en conditions similaires pour prévenir les risques y afférents.