Séismes et glissement de terrain de grande ampleur au cours de l’Holocène Terminal dans le Nord des Pyrénées

T. Lebourg (1), S. Zerathe (1), R. Fabre (2), J Giuliano (1,3), M. Vidal (1)

(1) UMR 7329, Géoazur, CNRS-UNSA-IRD-UPMC, 250 rue A. Einstein, 06560 Valbonne, France.
(2) UMR 5295, I2M-GCE, Avenue des facultés, 33405 Talence, France
(3) UMR 7330, CEREGE, Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement, Europôle Méditerranéen de l’Arbois - Avenue Louis PHILIBERT - BP 80 - 13545 AIX EN PROVENCE cedex 04

Un très grand glissement de terrain (DSL) dans les Pyrénées Atlantiques, avec plus de 1400 millions de mètres cubes a été analysé, cartographié et daté par les taux de sédimentation de de sédiments lacustres et par la datation du taux d’exposition de la surface de rupture par le cosmonucléide terrestre 10Be (CRE). Notre analyse révèle le rôle des structures héritées dans le processus de glissement de terrain, et l’identification des morpho-structures gravitationnelles typiques ainsi qu’un petit lac emprisonné à la pointe de l’escarpement sommitale du glissement de terrain. L’étude du lac nous permet de fournir un âge approximatif du glissement, par des calculs basés sur les taux de sédimentation (0,86 ± 0,57 mm an-1). Grâce à eux, nous trouvons la plus ancienne formation du lac post rupture du glissement de terrain à 1106 ans ± 540ans. Pour mieux contraindre le moment de la rupture, nous avons utilisé la datation 10Be CRE qui met en évidence deux phases principales potentielles de déstabilisation. Enfin, nous discutons des différents facteurs déclencheurs responsables de la rupture principale, par une analyse des changements climatiques à l’Holocène et du bassin versant, puis des différents évènements sismiques majeurs depuis 2000ans. Les informations, arguments et éléments de preuve relatifs à des marqueurs historiques, et notamment de l’absence de certains marqueurs du climat, montre la forte probabilité d’un seul événement sismique majeur à 1380 ans. Cet argument est étayé par l’absence de changement climatique majeur au cours du "Dark Ages". L’hypothèse d’un seul scénario est soutenu par un séisme majeur qui a eu lieu vers 1380 ans (tremblement de terre Lavedan) et qui montre la possibilité d’avoir le déclenchement d’un mouvement de terrain majeur (plus de 1000 millions de m3) par un évènement sismique important et historique.