Structure interne et conditions de déclenchement de deux glissements superficiels récents dans le Pays d’Auge (Basse-Normandie, France).

Mathieu FRESSARD (1,2,3), Olivier MAQUAIRE (1,2,3), Daniel AMORESE (1,4,5,6,7), Marianne FONT (1,4,5), Robert DAVIDSON (1,2,3), Yannick THIERY (8)

(1) Normandie Univ, France
(2) UNICAEN, LETG-Caen GEOPHEN, F-14032 Caen, France
(3) CNRS, UMR 6554, F-14032 Caen, France
(4) UNICAEN, M2C-Caen, F-14032 Caen, France
(5) CNRS, UMR 6143, F-14032 Caen, France
(6) Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe, IPGP, Gourbeyre, Guadeloupe
(7) UMR 7154, Equipe de Sismologie, Institut de Physique du Globe de Paris, PRES Sorbonne Paris Cité, Paris
(8) EURO-ENGINEERING, Pau, France

Cette étude porte sur l’identification de la structure interne et des conditions de déclenchement de deux glissements superficiels localisés sur les versants du plateau du Pays d’Auge. Ces deux cas sont représentatifs de la majeure partie des 180 glissements superficiels identifiés sur la zone d’étude. L’objectif principal de cette recherche est d’identifier des seuils de déclenchement des phénomènes afin de compléter les données historiques pour la cartographie de l’aléa. Pour la définition de la morphologie de surface et de la structure interne, une approche multi-méthodes a été engagée. Premièrement, une carte morphodynamique de chaque site a été réalisée à l’aide d’un GPS cartographique pour d’identifier la morphologie de surface et le degré d’activité des glissements. Ces investigations ont été complétées par l’analyse des images aériennes anciennes de l’IGN, afin d’identifier les dates d’occurrence ainsi que les dates de réactivation. Pour la définition de la structure interne, des profils de tomographie électrique (ERT) ont été couplés avec des sondages au vibropercuteur et à la tarière manuelle. Malgré l’observation de résistivités électriques très faibles sur l’ensemble des zones investiguées (maximum 80 ohm), les profils électriques sont bien corrélés avec les observations directes. Ceci à permis d’identifier la surface de rupture et d’estimer la position de la paléotopographie. La géométrie interne des glissements, couplée à une caractérisation en laboratoire des propriétés mécaniques des matériaux a permis d’engager une modélisation 2D à l’aide du logiciel SEEP-SLOPE. Ainsi, les conditions de déclenchement ont pu être précisées pour chacun des sites. De même, le poids respectif des facteurs de déclenchement a été défini : l’élévation de la nappe et la saturation des formations en subsurface explique le déclenchement de ces glissements ‘superficiels’ lors de périodes de précipitations prolongées d’intensité modérée.