Tentative de caractérisation du glissement de terrain de Séchilienne par tomographie sismique 3D.

Sénéchal Pascale, Garambois Stéphane, Virieux Jean et Helmstetter Agnès.

ISTerre, Université Joseph Fourier & CNRS (UMR 5275), Grenoble, France

Dans l’optique de caractériser la géométrie 3D du mouvement de terrain des “Ruines de Séchilienne” afin d’obtenir un modèle 3D de la zone en mouvement et de la répartition spatiale des vitesses d’ondes P au sein de ce mouvement, nous tentons ici d’effectuer une tomographie sismique 3D du mouvement. Outre l’estimation des volumes en jeu, une connaissance des vitesses sismiques en 3D permettra une localisation plus précise des événements sismologiques (micro-sismicité, chutes de blocs) détectés par le réseau sismologique de l’observatoire National OMIV. Cette approche 3D est basée sur la combinaison de plusieurs campagnes de mesures sismiques actives, qui ont permis de définir des modèles de vitesses des ondes P dans le mouvement de terrain le long de profils 2D et d’estimer localement l’épaisseur de la zone déstructurée et les variations de vitesses en 2D. Dans le but de densifier ces données, d’avoir la possibilité d’obtenir un modèle de vitesse sismique en 3 dimensions et de bénéficier d’illuminations différentes (notamment à grands offsets), la base de données a été complétée en utilisant les enregistrements de tirs locaux enregistrés par le réseau de stations sismologiques d’OMIV, mais qui ne bénéficient pas d’une référence temporelle identique. Malgré ces difficultés, l’ensemble des données sélectionnées a été inversé en utilisant une méthode tomographique basée sur le calcul des temps de trajet effectué par résolution de l’équation Eikonal par différences finies (méthode de Potvin-Lecomte). Différentes modélisations directes et une étude des résidus résultants ont d’abord été effectuées afin de définir l’influence du modèle initial et de mettre en évidence d’éventuelles anomalies liées aux sources ou aux stations. Enfin, une inversion totale des données a été tentée pour obtenir un modèle en 3 dimensions du glissement de terrain et sera présentée et comparée avec les approches 2D d’une part et avec les données de déplacement de surface, d’autre part.