Analyse de la déstructuration et du comportement d’un massif rocheux affecté par un glissement de grande ampleur (Vallée d’Aspe, Pyrénées-Atlantiques, France).

Amélie Thomas, Thomas Hauquin, Richard Fabre et Joëlle Riss.

Université Bordeaux 1, I2M GCE UMR CNRS 5295, Talence, France.

L’étude porte sur l’analyse de la déstructuration d’un versant rocheux situé en vallée d’Aspe dans la chaîne des Pyrénées à partir de deux approches complémentaires. La première approche a consisté à étudier de manière qualitative et dans son ensemble la déstructuration du versant correspondant au glissement de la Cristallère. Ce mouvement gravitaire de grande ampleur d’environ 1400 millions de mètres cube (Lebourg et al, 2013), a induit une avancée de plus de 200 mètres en pied de versant. L’étude a été faite à partir du logiciel ArcGIS (ESRI) en élaborant un Système d’Information Géographique (SIG) comprenant les éléments suivants : un Modèle Numérique de Terrain (MNT), la lithologie, l’hydrographie, et les indices géomorphologiques observables sur photographies aériennes préalablement ortho-rectifiées avec ENVI (EXELIS). Cela a permis de mettre en évidence le rôle majeur de la fracturation ainsi que la déstructuration du versant en une succession de paquets tassés comme dans certains secteurs des Alpes. La cartographie de terrain a confirmé les résultats obtenus par le SIG. La seconde approche de ce travail a consisté à étudier à plus grande échelle les déplacements du versant sur la bordure la plus active en utilisant, d’une part, la méthode qualitative précédente, et d’autre part, le suivi topographique assuré depuis les années 1990 par le service RTM. L’ensemble de ces informations sur la zone active du glissement de la Cristallère confirme un déplacement irrégulier supérieur à 50 mètres depuis les années 1940. En regardant les données pluviométriques et sismiques du XXème siècle, on a pu établir une relation entre ces déplacements et la pluviométrie. Au final, il ressort de cette étude qu’à l’échelle du moyen terme (demi-siècle), les zones les plus actives du glissement de la Cristallère sont essentiellement liées à la pluviométrie, mais à l’échelle du millénaire, d’autres facteurs interviennent (structuraux, glaciaires et séismes).

***Référence :

 Thomas Lebourg, Swann Zerathe, Richard Fabre, Jeremy Guiliano et Maurin Vidal (Avril 2013). A late Holocene deep-seated landslide in the northern French Pyrenees. European Geosciences Union.