Une nouvelle approche statistique de la relation entre facteurs météorologiques et fréquence des éboulements rocheux

A. Delonca (1), T. Verdel (1), Y. Gunzburger (1), N. Pollet (2), F. Belut (2)

(1) GeoRessources, Université de Lorraine, CNRS, CREGU, Mines Nancy, Campus Artem, CS14234 Nancy Cedex France
(2) Direction de l’ingénierie, SNCF, 6, avenue François Mitterrand, 93574 La Plaine Saint Denis Cedex France

Les éboulements rocheux sont des sources de dangers majeures, en particulier le long des voies de transport (routes, voies ferrées). Ainsi, l’estimation de leur probabilité d’occurrence représente un enjeu fort pour la gestion des risques. L’expérience montre que les instabilités se produisent essentiellement pendant la saison pluvieuse ou à la fonte des neiges. Nous proposons ainsi d’utiliser différentes méthodes statistiques afin de valider ou infirmer les corrélations pluie - ­événements, durée de gel - ­événements et température - ­événements. Trois bases de données sont en notre possession et recensent des éboulements ayant eu lieu : (1) sur la route nationale n°1 à La Réunion (près de 600 événements),
(2) dans la région Bourgogne (près de 150 événements le long de 100 km de voies ferrées),
(3) dans la région Auvergne (près de 150 événements le long de 40 km de voies ferrées). Chaque secteur présente des conditions géologiques et climatiques homogènes. Pour chacun d’entre eux nous avons les informations météorologiques suivantes : la hauteur des précipitations, la durée de gel, et les températures pour un pas de temps quotidien. Nous montrons qu’un premier traitement statistique ne permet pas de mettre en évidence de corrélation entre les différents paramètres évoqués précédemment et les chutes de blocs recensées. Seule une corrélation croisée permet de montrer qu’il existe une influence de la pluie sur les événements pour le secteur de la Réunion. Les deux autres bases de données, beaucoup moins complètes, ne donnent a priori aucun résultat probant. Face à ces premiers résultats, nous avons mis au point une méthode d’analyse statistique prenant en compte la probabilité d’occurrence des classes des paramètres explicatifs choisis (température, pluviométrie, durée de gel). Nous traduisons ainsi que même si la majorité des événements ont lieu durant des jours d’absence ou de faible pluie (exemple de la Réunion), les événements sont plus fréquents durant les jours de forte pluie, relativement à la fréquence de ces jours. Nous validons alors l’influence des différents paramètres météorologiques et nous obtenons également les probabilités qu’un événement se produise dans chaque classe prédéfinie. Ce travail permet ainsi d’envisager une optimisation de la surveillance des zones étudiées en fonction des conditions météorologiques.