Les quatre volets de la réduction du risque sismique

Pour se prémunir des effets associés aux séismes, nous pouvons considérer quatre volets principaux : la prévision, l’alerte précoce, l’alerte et la prévention.

 

**La prévision

Cela correspond à toute estimation d’une survenue d’un séisme, à savoir le lieu, la date et l’ampleur. La prévision des séismes n’est pas à l’heure actuelle possible.

Les scientifiques ont la conviction que des phénomènes doivent se produire avant un séisme mais que nous ne sommes pas dans la capacité actuelle de les voir et/ou de les comprendre. Plusieurs tentatives dans le passé ont été faites mais n’ont pas eu pour l’instant de confirmation pour une mise en œuvre opérationnelle :

  • La méthode V.A.N : D’après les noms des trois personnes grecques proposant cette détection de signaux électriques dans le sol avant le séisme. Cette méthode fut proposée en 1981 à la suite des séismes du 24-25 février et du 4 mars 1980. Après trente ans d’investigation et de vérification, cette méthode n’est pas validée.
    Toutefois, l’étude des signaux électriques et magnétiques avant et pendant un séisme est à soutenir car les migrations de fluides lors du phénomène mécanique en jeu au contact des deux plaques qui s’affrontent pourraient engendrer des signaux à observer mais qu’il nous faudrait sortir du bruit ambiant naturel qu’il y a sur Terre. On pense que les réactions des animaux à l’approche d’un séisme pourraient être associées à ces variations électro-magnétiques mais aucune confirmation ne permet d’étayer pour l’instant cette hypothèse.
  • Les anomalies géochimiques : Les modifications dans les échanges de fluides au sein de la croûte avant et pendant un séisme (excès de chlore ...) pourraient être détectées mais ces modifications sont fortement dépendantes des flux de fluide et restent pour l’instant difficiles à détecter.
  • Les autres phénomènes physico-chimiques non encore identifiés

 

**L’alerte précoce

Il s’agit de la diffusion de l’information qu’un séisme a eu lieu mais avant l’impact des ondes là où l’information est diffusée. Cette diffusion permet une mise en sécurité des biens et des personnes. Le temps de réaction est variable et peut aller de quelques minutes à plusieurs heures.

Cette approche nouvelle est associée à nos capacités d’observation et de transmission de l’information par les ondes radio en temps quasi-réel. Si nous pouvons prévenir d’un danger sur une zone venant d’une source à une certaine distance, nous pouvons alors prendre des dispositions pour sécuriser les biens et les personnes. Des dispositifs expérimentaux ont été réalisés avec des temps de réponse réduits de quelques minutes et certains autres sont en fonctionnement comme pour l’alerte précoce dans la ville de Mexico ou pour les trains TGV dans le sud de la France.

 

**L’alerte

Il s’agit de la diffusion de toutes les informations utiles pour les secours individuels et collectifs après un séisme et ses effets. Cette diffusion est essentiellement dirigée sur les dispositifs de mises en place des secours mais elle peut être utile aussi pour la mise en sécurité des biens et des personnes suivant sur des initiatives personnelles.

Depuis que nous sommes capable de détecter, localiser et estimer l’ampleur des séismes grâce à l’enregistrement des ondes sismiques et à une horloge fiable dans le dernier quart du siècle dernier, il est possible de fournir des informations aux autorités mais aussi à la population pour toute action après la catastrophe. C’est pourquoi il est important d’avoir un poste radio alimenté par des piles pour être à l’écoute des informations diffusées. Il est aussi fondamental que la population soit éduquée et entrainée : cette éducation est encore plus importante car les réactions initiales sont critiques.

Les enjeux sont de répondre le plus rapidement possible avec des temps de réaction inférieur à 15mn et avec une actualisation de l’information au cours du temps.

 

**La prévention

Cela correspond à toute disposition préalable et essentiellement sur le long terme qui permet de réduire notre vulnérabilité aux séismes. Cela correspond à l’aménagement du territoire.

C’est une action indispensable et permanente, à savoir toute disposition qu’elle soit réglementaire ou non, qui permet de réduire la vulnérabilité physique. Ainsi les bâtiments doivent résister aux vibrations en oscillant pour dissiper l’énergie sismique sans atteindre le seuil de rupture. Les constructions sensibles comme les routes, les centrales hydrauliques et les centrales nucléaires doivent prendre des dispositions spécifiques pour résister aux effets des vibrations sismiques.

L’intégration des risques combinés/cumulés sur une zone est indispensable pour assurer une prévention efficace.