Analyse de données sismiques et electriques pour l’estimation du potentiel geothermique

 Encadrants : Jean-­Luc GOT, Christian BECK (ISTerre Chambery).

L’épuisement progressif des combustibles fossiles et l’abandon programmé du nucléaire rendent nécessaire la transition énergétique, c’est-­à-­dire le passage progressif à l’utilisation de sources solaires, éoliennes, hydrauliques, géothermiques pour la production d’énergie. Dans ce sujet, nous proposons d’initier une démarche d’estimation précise du potentiel géothermique d’une partie bu bassin molassique péri-­alpin (bassin d’Annecy) en réalisant une synthèse géologique prenant en compte les informations apportées par :

  • les études géologiques et hydrogéologiques régionales, notamment les études
    portant sur le bassin molassique péri-­alpin, et les études hydrogéologiques précises effectuées sur les aquifères profonds ; elles permettent de comprendre comment l’eau de surface peut être stockée et transiter dans un aquifère karstique en charge jusqu’à une profondeur de 2 km, se réchauffer et remonter pour constituer des sources d’eau thermale à une température de 70°C. Ces structures seront localement précisées à l’aide des profils sismiques et des forages existants, réalisés pour la prospection pétrolière ; 
  • les caractéristiques hydrologiques (débit, température…) des sources chaudes
    locales, dont la synthèse sera réalisée et complétée par des analyses des éléments majeurs, mineurs et éventuellement traces (isotopes O18, D et S34) afin de mettre en évidence l’origine des fluides ;
  • la réalisation d’une tomographie de résistivité électrique profonde (Deep-­ERT) et l’analyse de ses résultats ; 
  • les études du séisme d’Epagny (15/07/1996, M5.3) et de la faille du Vuache, et leur relation, localement, à l’aquifère karstique en charge profond en place dans la région du choc principal et des répliques ; la période de répliques avait été particulièrement longue, mais la séquence n’a jamais été analysée comme pouvant être liée à la fracturation hydraulique de l’aquifère pressurisé par la contrainte tectonique et la charge hydraulique. Il s’agira alors d’étudier la distribution des répliques dans l’espace et le temps afin de mettre en évidence le rôle éventuel des fluides dans le mécanisme de fracturation ;
  • les études de l’état thermique du bassin molassique, réalisées localement à l’aide de mesures dans les forages existants.

Ce sujet réclame une très bonne formation générale en sciences de la terre, et un intérêt pour la synthèse et les applications. Il permettra de caractériser le plus complètement possible le potentiel géothermique local, de préciser les investigations restant à réaliser, et contribuera à mettre au point une méthode d’investigation adaptée. 

Le stage aura lieu dans le laboratoire ISTerre, site du Bourget-­du-­Lac, et sera rémunéré au montant maximum non-­chargé.