Mise en place d’une chaine de traitement automatisée des données Sentinel sur le volcan Merapi, Indonésie.

 Encadrante : Virginie Pinel, ISTerre Chambery

Les données de télédétection, en particulier celles mises à disposition dans le cadre du programme Européen Copernicus, présentent un intérêt majeur, en complément des données de terrain, pour la surveillance volcanologique. Cependant leur utilisation en routine dans les observatoires fait aujourd’hui figure d’exception. Les données optiques (satellites Sentinel-2) permettent un suivi de l’activité sommitale lorsque la couverture nuageuse est acceptable. Les données radar satellitaires (SAR, satellites Sentinel-1) permettent de mesurer le déplacement du sol à des taux de quelques millimètres par an et offrent ainsi un moyen unique de mettre en évidence le stockage de magma dans la croûte superficielle. Ce stockage est un précurseur à long terme (plusieurs mois à plusieurs dizaines d’années à l’avance) de l’activité éruptive. L’arrivée massive des données Sentinel qui sont plus fréquentes et plus facilement et rapidement accessibles représente un atout potentiel majeur pour la volcanologie or force est de constater que ces données spatiales sont encore sous exploitées dans les observatoires volcanologiques à l’exception notable de l’observatoire du Piton de la Fournaise. Afin de pouvoir bénéficier pleinement de l’apport des données SAR pour la gestion du risque volcanique et la prédiction des éruptions, il est nécessaire d’adapter nos chaînes de traitement afin de de pouvoir intégrer de manière optimale en temps « quasi réel » les nouvelles données acquises. C’est un des objectifs du projet « AssimSAR : Assimilation des données SAR acquises en contexte volcanique » financé par le CNES. Le stagiaire contribuera à ce projet en testant les développements opérationnels sur une cible particulière : le volcan Merapi en Indonésie. Une chaine de traitement automatisé des données radar (Sentinel-1) et optiques (Sentinel-2) est actuellement en cours de déploiement à l’observatoire de Yogyakarta, le BPPTKG dans le cadre d’une coopération entre l’IRD et le CVGHM, l’agence nationale Indonésienne en charge de la surveillance des risques naturels. L’activité du Merapi a repris au printemps 2018 avec une série d’éruptions phréatiques et la mise en place d’un nouveau dôme depuis août 2018 avec un taux de croissance de 4300 m 3 /jour. La production des interférogrammes, images de cohérence et d’amplitude est finalisée. Le stagiaire travaillera sur la production de séries temporelles de déplacement et sur leur intégration dans l’interface WEB d’analyse utilisée à l’observatoire (WEbObs). Il testera les solutions « en temps réels » ou « en temps différé » de corrections atmosphériques. Par ailleurs, en complément, il sera amené à produire des Modèles Numériques de Terrain (MNT) à partir d’acquisitions Pléiades tri-stéréo.

Encadrant : Virginie Pinel
Localisation : ISTerre, Chambéry.