Roc’Explorer, sur la piste des géologues à Chamrousse avec les CCST
Article rédigé par Emmy Vanotti, Isaora Bacquet, Anaëlle Gateau et Emma Bellavia dans le cadre du Master 2 CCST de l’UGA
Dans le cadre de notre deuxième année de Master Communication et Culture Scientifiques et Techniques, nous avons réalisé un projet de scénarisation de l’information scientifique à Chamrousse. Notre intervention a été financée par le labex OSUG et a été réalisée en collaboration avec la fédération de recherche OSUG, l’ISTerre, laboratoire de l’OSUG, l’Office du Tourisme et la Maison du Patrimoine et de l’Environnement de Chamrousse. Nous avions pour mission de proposer le prototype d’un dispositif permettant aux familles en visite à Chamrousse de découvrir la curiosité géologique de Chamrousse au travers du travail des géologues de l’ISTerre, le tout en seulement 4 jours.
Les CCST partent en expédition
Lundi - 8 h 15 : Notre aventure démarre lundi 11 septembre. Nous partons de Grenoble direction Chamrousse, accompagnés de Laura Schlenker, notre enseignante, et Fabrice Brunet, géologue à l’ISTerre. Nous arrivons à 9h et nous sommes chaleureusement accueillis par Audrey Previtaly, chargée de projet environnement au sein de la Maison du Patrimoine et de l’Environnement.
Chamrousse, une rareté géologique
Une curiosité à faire connaître aux familles
Avant de partir en pause : Audrey Previtaly, nous rappelle les attendus par rapport à ce projet. Nous commençons alors un peu mieux à comprendre quel va être notre rôle. Nous devons créer des dispositifs permettant aux visiteurs de Chamrousse et aux familles de comprendre sa particularité ; qui soient attrayants, compréhensibles, accessibles à tous les publics et permettant de susciter des vocations chez les jeunes enfants. Pour cela, il est indispensable pour nous de connaître le terrain et comprendre les différences entre toutes ces roches.
13 h 30 : Après une pause repas, nous partons donc en direction de la croix de Chamrousse, guidés par Carole, Fabrice et Benjamin. Après une heure et demie de marche et une pente bien raide, nous arrivons à la croix de Chamrousse. Au niveau du col des 3 Fontaines puis du Col de la Botte, Fabrice nous montre toutes les roches dont il nous a parlé le matin.
16 h 30 : Nous redescendons tranquillement, avec quelques glissades pour certains, avant de finir la journée par un bon repas et de rejoindre notre hôtel pour une bonne nuit de sommeil.
Place au hackathon : les CCST en action !
Mardi - 9 h : Nous attaquons notre journée, toujours dans les locaux de la Maison du Patrimoine et de l’Environnement. Au programme du jour, les trois premières étapes du Design Thinking : l’empathie pour se mettre dans la peau du public cible, la définition de la problématique et les premières ébauches de l’idéation des prototypes. La définition de la problématique a été à notre grande surprise plutôt rapide, nous chercherons à répondre à la question : “Comment initier le public familial novice à la curiosité géologique de Chamrousse au travers du travail des géologues de l’ISTerre ?”.
13 h 30 : Après une pause bien méritée, nous nous remettons au travail pour créer un poster afin de présenter notre dispositif à l’ensemble des acteurs à la fin de l’après-midi. Après un brainstorming, nous définissons l’objectif et le déroulé global du jeu de piste. Nous décidons donc de mettre la famille dans la peau d’une équipe de géologues et de partir sur les sentiers de Chamrousse pour en apprendre plus sur la géologie particulière de ce territoire. Pour cela, elle devra suivre un parcours semé de balises, pour reconstituer l’histoire géologique de Chamrousse. Elle sera alors guidée par un carnet du géologue, un sac à dos contenant les outils du géologue et une carte pour le parcours. C’est seulement en passant par toutes les balises que la famille aura toutes les clés pour bien utiliser ses outils, connaître ses collègues faisant partie de l’équipe scientifique mais aussi l’histoire de l’ancien plancher océanique de Chamrousse.
15 h 15 : Les 4 équipes présentent leur poster devant le directeur de l’office du tourisme, le responsable des services, la chargée de projet de la maison du Patrimoine et de l’Environnement, et l’un des géologues. La présentation terminée, nous recevons des retours. Ils sont positifs : notre dispositif est adapté, réalisable et proche du métier de géologue. Il ne reste donc plus qu’à le peaufiner.
16 h 30 : Nous repartons pour Grenoble, bien fatiguées, prêtes à attaquer la plus grosse étape de ce projet : le prototypage.
Prototyper pour mieux illustrer
Nous mettons en phase les appétences de chacune et les différentes tâches à réaliser pour concevoir les livrables tout en faisant attention à les répartir équitablement, mais aussi pour que chacune prenne plaisir à la réalisation des prototypes. C’est décidé, Emmy s’attaque au design du carnet ainsi qu’à sa mise en page ; Anaëlle définit le parcours et la position des balises ; Isaora résume les informations scientifiques à transmettre et Emma crée l’histoire de l’aventure ainsi que le visuel de la médaille et la balise.
13 h 30 : Nous réalisons un petit point d’étape avant d’attaquer l’après-midi afin d’assurer la cohérence entre nos créations. Jusqu’où allons-nous dans la vulgarisation ? Comment tracer le parcours numériquement ? A quel point détaillons-nous la trame de l’histoire ? Nous répondons aux interrogations des unes et des autres, en expérimentant différentes pistes, avant de continuer nos prototypes !
16 h 30 : Nous finissons nos livrables et nous n’aurons plus qu’à les faire tester le lendemain par les autres équipes afin de régler les derniers détails.
Jour de soutenance : les CCST font leur show !
Jeudi - 9 h 30 : Pour démarrer cette dernière journée du projet, Laura, nous a préparé une activité pour nous entraîner à nous exprimer à l’oral. Chaque groupe doit exprimer une anecdote amusante sur la phase de prototypage, tout en prenant garde à son langage corporel et à son expression orale. Cette activité nous prépare pour la soutenance de l’après-midi : la présentation finale de nos prototypes et de notre projet devant des membres de l’office de tourisme, le directeur général des services ainsi que les scientifiques impliqués dans le projet.
10 h : Laura nous annonce que la présentation de notre dispositif sera sous la forme du storytelling, c’est à dire qu’il est interdit d’avoir un PowerPoint dense que nous lisons, il faut raconter une histoire et faire une présentation dynamique ! Il est également nécessaire que l’ensemble des 4 dispositifs soient liés les uns aux autres par un même fil rouge. Nous travaillons alors les transitions et les liens entre les 4 dispositifs, mais aussi notre propre histoire.
10 h 30 : Dernière étape du Design Thinking : nous testons nos dispositifs par groupe de deux équipes. L’objectif est d’identifier précisément ce que nous souhaitons faire tester au jury afin qu’une autre équipe nous fasse des retours ; puis nous échangeons. Nous prenons alors en compte les remarques et les conseils de nos camarades afin d’améliorer nos créations.
C’est maintenant parti pour le jeu de piste ! Anaëlle prend alors le rôle de narratrice et explicite le parcours qu’Emma et Isaora vont faire pendant qu’elles miment le fait de randonner, ainsi que le détail de chacune des balises qu’elles croisent. Arrivées à la balise que nous prenons comme exemple, nous demandons au jury de tester notre dispositif en incarnant un père et son fils, afin qu’ils puissent véritablement tester notre activité pédagogique sur la serpentinite. Notre présentation se termine par un retour à l’Office du tourisme où elles reçoivent la médaille du géologue pour avoir complété le parcours. A la fin de notre présentation, le jury semble emballé par notre dispositif. Fabrice Brunet émet tout de même une remarque : le risque de l’altération des roches due à une forte fréquentation au vu de la fragilité de certaines. Il faudra donc réfléchir à un moyen d’informer sur l’importance de préserver le milieu naturel.
Cette expérience a été enrichissante pour nous quatre et nous espérons que notre dispositif verra véritablement jour. Affaire à suivre…
Cet article a été initialemeny publié sur Echosciences par Emmy Vanotti, Isaora Bacquet, Anaëlle Gateau et Emma Bellavia dans le cadre du Master 2 de Communication et Culture Scientifiques et Techniques de l’Université Grenoble Alpes.