Les Diablerets (Pont Bourquin, Suisse)

Les glissements-coulées dans les terrains argileux posent un problème aigu pour la gestion du risque, en raison des variations spectaculaires de vitesse qui peuvent se produire (du cm/an au m/s), en fonction des conditions météorologiques et de l’infiltration d’eau dans le massif. Le glissement du Pont Burquin, situé dans les Alpes suisses, est un glissement actif de taille limitée (250 m de long, 35 à 65 m de large, environ 10 m de profondeur), qui a montré des signes d’accélération à la fin du printemps en 2010, avec des vitesses mesurées de plusieurs m/mois. En Août 2010, un glissement-coulée de plusieurs centaines de m3 s’est déclenché dans la zone d’accumulation, à la suite d’une période pluvieuse continue. Afin de détecter des changements du milieu dans la zone d’accumulation, deux sismomètres courte-période, reliés à une station d’acquisition continue, avaient été installés en Janvier 2010 sur le terrain stable, de part et d’autre du glissement. Les données continues de bruit sismique ont été traitées par la technique d’intercorrélation pour mettre en évidence les variations de vitesse des ondes de Rayleigh (VR) dans la masse en glissement. Dans la gamme de fréquence 10-12 Hz (correspondant approximativement à une profondeur de pénétration de l’ordre de 10 m), la vitesse VR a montré une décroissance significative (7%) entre le 23 juillet et le 17 août 2010, avec un gradient relativement plus fort à partir du 13 Août, soit 5 jours avant le glissement-coulée. Ces résultats suggèrent que la décroissance de VR en fonction du temps, qui traduit une diminution de rigidité du milieu, pourrait être utilisée comme précurseur avant le déclenchement de mouvement gravitaire dans les sols argileux.

 A consulter :

Rapport PGRN