Observation
En Sciences de la Terre, les observations régulières sur de longues périodes sont un dispositif incontournable d’accompagnement de la recherche et aussi une réponse à des engagements contractuels envers L’État. Elles sont en effet nécessaires pour comprendre les mécanismes fondamentaux qui contrôlent le fonctionnement des systèmes naturels, pour en prévoir les évolutions possibles à différentes échelles de temps et, dans la mesure du possible, pour construire des modèles de prévision.
Assurer la pérennité des moyens d’observation en Sciences de la Terre et de l’Univers sur des périodes longues (plusieurs décennies) est le rôle des Observatoires des Sciences de l’Univers (OSU), dont l’Observatoire des Sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG).
– Plus d’infos sur le site de l’OSUG
Pour l’OSUG, le laboratoire ISTerre assure la responsabilité des services d’observation dédiés à la Terre interne. Nous gérons et développons la partie alpine des réseaux nationaux d’observation en sismologie, géodésie et instabilités de versants ; nous en distribuons et analysons les données. De plus, nous exerçons des responsabilités nationales de coordination de certains de ces réseaux, et avons la responsabilité du nœud d’archivage et de distribution des données sismologiques françaises.
Pourquoi ?
Les Alpes occidentales sont soumises à une activité sismique modérée. Chaque année, plusieurs centaines de tremblements de Terre y sont enregistrés et localisés. Les séismes assez forts pour être ressentis sont en moyenne au nombre d’une vingtaine chaque année, le niveau de magnitude atteint par les plus forts ne dépassant heureusement que rarement la valeur 5 (Le Grand-Bornand - Haute-Savoie, 5,1 le 14/12/1994 ; Annecy - Haute-Savoie, 5,3 le 15/07/1996). Un séisme très destructeur, de magnitude 6 ou plus, est virtuellement possible en tout point des Alpes occidentales et de la Provence.
Cette activité sismique persistante montre que les Alpes sont encore une chaîne de montagne active, liée à la collision entre la plaque Eurasie au nord et à l’ouest, et la plaque Adria au sud-est. Pour analyser les déformations de surface associées à l’évolution de la chaîne alpine, ISTerre enregistre depuis près de 20 ans des données géodésiques (vitesses de déplacement du sol) de haute précision grâce aux systèmes GNSS de positionnement par satellites. L’analyse de cette longue série de données vient d’aboutir à un résultat paradoxal. Alors que les déplacements horizontaux aux limites des Alpes occidentales (entre Lyon et Turin) sont en dessous du seuil de détectabilité, les Alpes internes (incluant la région du Mont-Blanc) se soulèvent à une vitesse de près de 2 mm par an.
Les instabilités gravitaires ont un impact sociétal fort dans une région de montagne comme les Alpes, dont elles peuvent freiner le développement. La compréhension de ces instabilités et la prédiction de leur déclenchement est donc un enjeu de recherche majeur. La diversité et la complexité des mécanismes d’initiation, de déclenchement et de propagation des mouvements de versants, et leur sensibilité à des forçages externes (pluies séismes, climat) imposent une observation continue, spatialisée et multi-source du glissement.
Comment ?
Les activités d’observation d’ISTerre sont intégrées aux services nationaux d’observation (SNO) du CNRS-INSU en sismologie, géodésie-gravimétrie et instabilités de versants (cf. organigramme ci-dessous).
Au sein de son service de traitement, d’archivage et de distribution des données géophysiques, ISTerre héberge 3 composantes du Système d’Information du projet national Epos-France, dont le nœud français du système européen de distribution de données sismologiques EIDA (European Integrated Data Archive).