Détection d’ondes hydromagnétiques rapides dans le noyau de la Terre

Des chercheurs CNRS en collaboration avec un collègue de l’observatoire Royal de Belgique, isolent pour la première fois la propagation dans le noyau des ondes à l’origine de ces signaux. L’équipe à l’origine de l’étude a levé deux obstacles majeurs à la compréhension de ce phénomène. Il s’agissait d’abord de construire une cartographie fiable des mouvements responsables de ces signaux. Celle-ci a découlé d’une nouvelle méthode qui tire parti à la fois des données géomagnétiques et des informations fournies par la simulation numérique de la géodynamo, dont le réalisme permet maintenant d’appréhender le dynamique rapide du noyau. Il fallait ensuite construire un cadre théorique permettant de reproduire la complexité des motifs dynamiques observés.
Contrairement à ce que les théoriciens du noyau ont longtemps pensé, l’étude montre que les ondes dite « magnéto-Coriolis » (portées par la force magnétique et la rotation terrestre), existent et peuvent être détectées à ces périodes de quelques années. La forme particulière des fronts d’ondes, organisée en colonnes alignées avec l’axe de rotation de la Terre, est un aspect essentiel pour leur détection à la surface du noyau. Le modèle théorique proposé , combiné à des observations pérennes du champ magnétique, ouvre la voie à un véritable sondage magnétique du noyau de la Terre.

Référence
N. Gillet, F. Gerick, D. Jault, T. Schwaiger, J. Aubert and M. Istas, Satellite magnetic data reveal interannual waves in Earth’s core, PNAS, 2022. DOI
Contact scientifique
– Nicolas Gillet, ISTerre/OSUG