Lancement de l’infrastructure européenne EPOS : une opportunité pour le site grenoblois

Le 7 novembre 2018 a été officiellement lancée l’infrastructure européenne European Plate Observing System (EPOS), qui a pour but de mutualiser et décloisonner tous types de données et de services concernant l’étude de la planète Terre. L’Observatoire des Sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG) et ISTerre sont impliqués dans cette initiative, qui devrait notamment aider à mieux comprendre la dynamique de la terre, les mécanismes à l’origine des séismes et les éruptions volcaniques.

Bâtie suivant les standards de la science ouverte, l’infrastructure vient de se doter d’une personne morale de droit européen en devenant un ERIC (European Research Infrastructure Consortium). Les membres fondateurs d’EPOS, dont le siège est à Rome, sont la Belgique, le Danemark, la France (représentée par le ministère de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation), l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la Slovénie et le Royaume-Uni, rejoints par trois membres observateurs, la Grèce, l’Islande et la Suisse. Le consortium devrait s’élargir à l’avenir pour atteindre une trentaine de membres. Les premiers services devraient être opérationnels d’ici fin 2019.

Par leur nature même, les phénomènes géologiques et géophysiques dépassent les frontières nationales. De plus, les données qu’ils génèrent sont diverses et hétérogènes à l’échelle de notre planète. L’ambition d’EPOS est de fournir, de manière ouverte, un unique portail d’accès à tous les types de données, qui offre des moyens de calcul permettant leur analyse croisée ainsi que des produits et services dérivés de ces analyses. De cette manière, les chercheurs de diverses communautés scientifiques pourront facilement se saisir de données qu’ils n’ont pas l’habitude de manipuler. EPOS, dédiée en priorité à tous les scientifiques s’intéressant à la dynamique de la Terre, sera source de services pour nos sociétés. En intégrant des données et observations produites par les infrastructures de recherche nationales, dans des disciplines variées, elle permettra de décloisonner les connaissances et de mieux comprendre tous les mécanismes physiques et chimiques à l’œuvre dans la planète Terre, depuis son noyau jusqu’à sa surface, qui contrôlent en particulier tous les aléas telluriques associés (séismes, éruptions, etc.).

Les données et services proposés par EPOS couvriront la sismologie, l’observation de failles et de volcans, la déformation du sol, mesurée via le positionnement par satellite de stations au sol et via l’imagerie satellitaire, les variations spatiales et temporelles du champ magnétique terrestre, les risques telluriques induits par les activités humaines, les informations géologiques (issues de forages par exemple), les données de laboratoire et les plateformes d’essai pour la géothermie et le stockage de CO2. Le projet d’implémentation, EPOS-IP, a 47 partenaires de 25 pays européens. Il est financé par le programme Horizon 2020 de la Commission européenne. Plus de 20 organismes de recherche et établissements d’enseignement supérieur en France contribueront à EPOS en fournissant données ou services.

Cette actualité a également été relayée par
> le Réseau sismologique et géodésique français (RESIF)
> l’Observatoire des Sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG)

Différents services d’EPOS, dont certains sont réalisés au sein du réseau sismologique et géodésique français (RESIF), ont une contribution forte de OSUG et de ISTerre :

  • Centre de données sismologiques
  • Données GNSS (RENAG) des Alpes, intégrées via le portail pan-européen à Nice
  • Accès à des données satellitaires (InSAR)
  • Calcul et accès à des cartes de déformation de la plaque européenne
  • Accès à la caractérisation des sites en sismologie
  • Accès à des données de sismicité induite

Ces services grenoblois contribuent notamment à la visibilité de l’OSUG et d’ISTerre au niveau international.