Le glacier d’Argentière mis sur écoute

Pendant plus d’un mois (du 26 avril au 6 juin 2018), le Glacier d’Argentière dans le Massif du Mont Blanc a très certainement été le glacier le plus surveillé de la planète. Dans le cadre du projet RESOLVE (financé par l’Université Grenoble Alpes), des scientifiques d’ISTerre, en collaboration avec des scientifiques de l’Institut des Géosciences de l’Environnement, ont mis en place un dispositif unique au monde permettant d’instrumenter les vibrations du glacier sous toutes ses facettes. Plus d’une centaine (120) de capteurs sismiques ont été placés en surface, à l’intérieur et sous la glacier grâce à l’instrumentation dédiée de forages intra-glaciaires et de galeries sous terraines (rendues accessibles par la société de production hydroélectrique EMOSSON). Ces observations sismiques à haute résolution ont été complétées par des mesures de positionnement GPS, d’exploration et d’interférométrie radar ainsi que des mesures hydrologiques (capteurs de pression).

L’objectif de ce projet d’envergure est de permettre la caractérisation fine les propriétés du champ d’ondes sismiques généré par la dynamique du glacier, en particulier par son glissement sur le socle rocheux et par l’hydrologie sous-glaciaire. Cette campagne d’instrumentation devrait permettre aux chercheurs d’apporter de nouvelles contraintes observationnelles sur ces processus qui restent encore aujourd’hui mal connus bien qu’ils contrôlent une part importante de la dynamique glaciaire et donc du devenir des glaciers en réponse au changement climatique.

Ecouter l’interview de Florent Gimbert (chercheur CNRS à l’IGE) du 29 mai dans "La Une de la Science" sur France Inter.


Cette actualité a été rédigée par Florent Gimbert (IGE).

 Contact scientifique à ISTerre
Philippe Roux, directeur de recherche CNRS