Les concentrations de mercure océanique des deux côtés du détroit de Gibraltar ont diminué entre 1989 et 2012

C’est le résultat obtenu grâce à la collaboration de l’équipe Géochimie de l’ISTerre, de l’Ifremer (Institut française pour l’Exploitation durable de la Mer) et du CNR (Conseil National de recherche Italien). Ces résultats montrent l’efficacité des politiques et règlementations pour limiter les émissions anthropiques de mercure à l’échelle mondiale sur la qualité des eaux océaniques.

En effet, le mercure menace la santé des écosystèmes aquatiques et des humains via la consommation de produits de la mer. Son cycle naturel a été profondément perturbé par les émissions anthropiques depuis le début de la révolution industrielle. Les émissions anthropiques de Hg en provenance d’Amérique du Nord et d’Europe ont cependant diminué d’un facteur deux au cours des dernières décennies suite à la mise en œuvre de réglementations strictes. Cependant, la réponse des eaux de l’océan Atlantique Nord et de la Méditerranée à cette diminution n’était jusqu’à présent pas connue. Une comparaison des résultats obtenus entre 1989 et 2012 dans le cadre de différents programmes Européens (ex. GMOS) montre une diminution significative des concentrations de Hg dans les eaux marines des deux côtés du détroit de Gibraltar. En Atlantique, la diminution des concentrations en mercure a été de 35 à 50% et ce jusqu’à plus de 1000 m de profondeur, en Méditerranée, d’environ 30% sur l’ensemble de la colonne d’eau. Logiquement, aucune diminution n’est observée dans la couche la plus profonde de l’océan Atlantique qui s’est formée avant l’ère industrielle. Une baisse conséquente de la bioaccumulation de mercure dans les écosystèmes pélagiques de l’Atlantique Nord-Est et de la Méditerranée Occidentale est attendue, mais elle reste à vérifier.


Référence :
D. Cossa, et al., Oceanic mercury concentrations on both sides of the Strait of Gibraltar decreased between 1989 and 2012, Anthropocene (2019), http://doi.org/10.1016/j.ancene.2019.100230

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 Daniel Cossa | ISTerre